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Fortune de mer

Roland
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Roland
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Hommage à Frank Jubelin : Journaliste scientifique, moniteur international de plongée et archéologue sous-marin Frank a fait parti de l'équipe de chasseurs d'épave qui a retrouvé La Méduse le 4 décembre 1990. Frank, aujourd'hui décédé est aussi auteur de plusieurs ouvrages : Paquebots, Commandos élites des forces spéciales, Le porte-avion Charles Degaulle


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L'histoire de la Méduse est passionnante. La frégate française fit naufrage le 2 juillet 1816 au large des côtes de l'actuelle Mauritanie, entraînant la mort de 160 personnes, dont 147 abandonnées sur un radeau de fortune. Ce naufrage cause un scandale retentissant en France au début de la Restauration. Il est illustré par un tableau célèbre de Théodore Géricault exposé en 1819 : Le Radeau de La Méduse. Ce naufrage est dû à la terrible bévue du capitaine Hugues Duroy de Chaumareys, un noble nommé commandant du navire par la restauration après la chute de Napoléon. Hugues Duroy de Chaumareys n'écoutant pas les avis de ses officiers qui le détestent (comme les anciens soldats napoléoniens à son bord et dont la monarchie tente de se débarrasser), accorde toute confiance à un dénommé Richefort, un passager prétendant avoir déjà parcouru les parages. Il se trompe dans son estimation de la position du navire par rapport au banc d'Arguin, obstacle connu des navigateurs. Au lieu de le contourner en passant au large comme l'indiquent ses instructions, il rase les hauts-fonds, jusqu'à ce que l'inévitable se produise le 2 juillet vers 15 heures. La frégate s'échoue sur un banc de sable à une douzaine de lieues (50 kilomètres) des côtes). Plusieurs tentatives de renflouement échouent. L'équipage construit alors un radeau de vingt mètres sur sept, composé de pièces de bois récupérées dans la mâture, destiné à recevoir du matériel afin d'alléger le navire. Après quelques jours, souffle une violente tempête qui secoue la frégate échouée, provoque plusieurs voies d'eau dans la carène et brise la quille. L'état-major du navire craint que le navire ne finisse par se désagréger. L'abandon est décidé. Une liste répartissant les personnes dans les canots de sauvetage est constituée en secret. Le désordre est indescriptible. Plusieurs marins sont ivres morts en permanence, à l'instar du commandant Hugues Duroy de Chaumareys souvent aviné. Les officiers tentent de garder le contrôle de la situation, mais le commandant et les passagers de marque n'auraient pas brillé par leur exemple ce jour-là. Le 4 juillet, les six canots et chaloupes sont mis à l'eau ; sur le radeau s'entassent 151 marins et soldats avec quelques officiers, ainsi qu'une femme cantinière. Il est prévu que le radeau soit remorqué à terre par les chaloupes et tout le monde doit atteindre le Sénégal en longeant le littoral saharien. Dix-sept hommes restent sur l'épave de la Méduse espérant, sans doute, être secourus plus tard ; trois d'entre eux seulement sont retrouvés en vie le 4 septembre suivant. Très vite, les amarres ne relient plus les chaloupes à la masse considérable du radeau qui part à la dérive (largage volontaire, le radeau faisant dériver dangereusement la grosse chaloupe en surcharge ? Accident ?). Certaines chaloupes gagnent la côte, des hommes tentent leur chance dans le désert, accablés par la soif, la marche et l’hostilité des Bédouins. Ils sont récupérés après quinze jours d'errance par une caravane sous la houlette d'un officier déguisé en Maure, mais il y a eu plusieurs morts. D'autres chaloupes restent en mer et atteignent Saint-Louis en quatre jours, rejoignant l’Écho et l’Argus amarrés. Parmi les passagers de ces dernières figurent le commandant Chaumareys et le colonel Schmaltz. Les marins et soldats du radeau, appelé rapidement la Machine, essaient de gagner la côte mais dérivent. L'équipée qui dure treize jours fait de nombreuses victimes et donne lieu à des noyades, bagarres et mutineries, tentatives de sabordage ainsi qu'à des faits de cannibalisme en raison du manque d'eau potable et de vivres (la capture de poissons-volants étant insuffisante, certains rongent les cordes du radeau, mâchent leurs ceintures ou leurs chapeaux). Les naufragés n'ont que des barriques de vin à leur disposition. Le 17 juillet, le commandant Chaumareys envoie l'Argus non pas chercher les naufragés, dont il estime qu'il ne reste aucun rescapé, mais trois barils de 92 000 francs en pièces d'or et d'argent. Le brick, après avoir atteint Saint-Louis, retourne sur le lieu du naufrage et récupère seulement quinze rescapés du radeau, dont cinq mourront avant l'arrivée à Saint-Louis.


Roland
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Le naufrage de l'«Essex» ou la véritable histoire de Moby Dick Le célèbre roman de Herman Melville s'inspire d'un fait réel, l'attaque et la destruction d'un bateau par un énorme cachalot. Avec la découverte du manuscrit d'un des marins, la tragique épopée des rescapés après le naufrage prend un jour nouveau. Le 20 novembre 1820, le baleinier Essex, qui appartenait à la flotte de l'île prospère de Nantucket, mouillait à quelque 2270 kilomètres à l'ouest des Galapagos. Tandis que deux hommes surveillaient le bateau, le reste de l'équipage, soit dix-huit hommes répartis sur trois canots, chassait le cachalot. Le capitaine George Pollard et le lieutenant Matthew Joy avaient chacun harponné une baleine. Mais le canot du second Owen Chase avait été renversé et endommagé par un petit cétacé. De retour sur l'Essex pour réparer les dégâts, Owen Chase vit alors un gigantesque cachalot s'approcher lentement du bateau. Soudain, l'animal se mit à foncer à grande vitesse en direction de l'Essex. Le choc ébranla le lourd baleinier et les marins perdirent l'équilibre. Ils se regardèrent, stupéfaits. Jamais, dans toute l'histoire de la chasse à la baleine, un cachalot n'avait attaqué un navire. Le cétacé plongea sous le bateau et heurta la coque. Puis il s'éloigna, pour mieux revenir à la charge. Cette fois, la collision eut raison de l'Essex. Fracassé, il commença à prendre l'eau et à sombrer. Ce célèbre désastre a secoué l'Amérique maritime du XIXe siècle et inspiré le roman de Herman Melville, Moby Dick. «Mais là où le roman de Melville s'achève avec le naufrage du navire commence à peine l'histoire véritable de l'Essex», écrit Nathaniel Philbrick, marin et directeur de l'Egan Institute of Maritime Studies de Nantucket, dans le passionnant récit qu'il a consacré à ce drame. Car une fois l'Essex coulé, les 20 membres de l'équipage, répartis dans les trois canots, allaient affronter une odyssée cauchemardesque de quelque 90 jours pour regagner les côtes de l'Amérique du Sud. Seuls huit hommes survécurent, notamment grâce au cannibalisme. Pendant près de 180 ans, la connaissance de cet épisode s'est fondée sur le seul témoignage d'Owen Chase. Mais, en 1960, un vieux carnet fut découvert dans l'Etat de New York. Rapidement identifié comme le témoignage de Thomas Nickerson, garçon de cabine de l'Essex, âgé de 15 ans au moment des événements, il apportait des compléments précieux au récit parfois unilatéral d'Owen Chase. C'est donc une version enrichie de cette tragédie que Nathaniel Philbrick donne dans son livre.